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[ Elle imagine que le monde existe. ]
29 juin 2007

Page Blanche.

vide_vide_vide

C'est un silence particulier qui règne dans les appartements vides. C'est une marche arrière en acceleré. La partie est terminée, alors on range les cartes, les pions, et le plateau de jeu. C'est un silence particulier, je ne sais pas comment l'aborder. Le vide s'est installé. Comme une coulée de lave invisible, le vide a prit les murs, le sol et les plafonds. Et il ne reste plus que nous. Moi et le vide. Le vide et moi.

C'est un silence qui ne vous appartient pas, on se sent étranger. La pile de carton vous regarde de travers, et les murs trop blancs s'imbibent de lumière. C'est un silence particulier.

Comme toujours ils ont été là. Pour nourrir le silence de leurs larmes et des miennes. Pour effacer les taches, nettoyer les murs, décrocher une à une chaque photo, chaque souvenir. Soutenir ma tête du coin de l'épaule.

C'est une façon comme une autre de toucher le fond, et il faudra encore grimper, se relever, et une fois qu'on s'en sortira, on tombera encore, et si j'ai pu croire pendant des années que la vie était belle à temps plein, je constate que je m'étais trompé, et qu'on ne s'arrete jamais de s'écrouler. Queques heures de bonheur contre des semaines de chute libre, et ça se repetera certainement à l'infini. Mais si ton coeur bat,c'est que t'es encore de la partie. Et il bat.

Pour les grasses matinées sous la couette, et pour les nuits qu'on passe à chuchotter ces mots qu'on pensait ne jamais dire. Pour la peur et l'envie, pour les promesses du silence. Parce que cette foutue theière à traversé bien des galères, parce que l'homme au col roulé est aux oubliettes, pour la patience et pour le rire.

C'était une nuit comme les autres, et sous le tissus étoilé qui pend au dessus du lit, j'ai dis que je l'aimais et puis on a sourie.

Je lui ai dis Mademoiselle veux tu prendre ma main? Elle m'a dit "pour quoi faire?" J'ai répondu "pour rien". En tournant la molette d'une boite à cadeau, on a eu deux squelettes sertis à un anneau.

On a jeté aux ordures notre Etoile Mecanique de frigo, et ce matin il n'est plus là, ce matin quelqu'un l'a prit. Et ça me rend frissoneuse, de savoir que quelque part dans le quartier, Igor le Frigor s'est trouvé un nouveau décor. Que-sais-je entre et sort dans le salon, cherche un moyen convenable de me dire aurevoir, de ne pas dire adieu. Alors il dit simplement, "Ok, tu t'en vas. C'est triste, et ça m'ennuie.", je souris vaguement.

C'est un silence particulier, de ceux qui précèdent les départs et suivent les arrivées. C'est cette page blanche à la fin des romans, qui n'est ni mots ni couverture, simplement cette page blanche, qui amortie la chute.

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