Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
[ Elle imagine que le monde existe. ]
26 juillet 2007

Des cicatrices de princesse.

Gribouille

Une roulée sans filtre entre les doigts, les pieds nus sur le parquet, un chaton gris sur les genoux. Les monstres sous le lit.

Retrouvée, l’épaisse chaleur de mon enfance, la sécheresse de ma naissance. Le chant des cigales, l’odeur de pisse dans les rues étroites, l’atmosphère moite et ensoleillée, les quais de gare déserts que Dali surnommait centre du monde. Les tomates dans le potager, le bac à sable qui déborde, la maison qui résonne. Milk, l’appartement s’ennuie. Tant pis. Je suis fille du soleil, victime de ma naissance dans le glauque sublimé par la lumière crue du midi. Tant mieux .

Brune a perdu deux dents, celles du bas tout devant. Son sourire est malin, son regard est précoce. Le chaton s’agrippe aux bras de la petite Coline, toutes griffes dehors. Je dis Cicatrices de pirate, Brune montre les siennes : Cicatrices de Princesse, qu’elle répond. Je souris de les avoir dans mon ombre, mes fiertés.

Encore passé la journée dans un train aux allures de cellule, encore d’étranges rencontres. Il y avait ce type, riche, tellement riche. Je lui ordonne de troquer sa porche contre une vieille bagnole qui tousse, il sourit et je déteste à voix haute tout ce qu’il est et tout ce qu’il possède. A croire que ça lui plait. Il descend à la gare de Montpellier après m’avoir remercié de je ne sais quoi, me promet que bientôt, j’entendrais parler de lui. Je ne sais pas.

A côté de moi une femme mal colorée ronfle comme une autruche, son shweps agrume est mal bouché. Je fume une clope dans les toilettes, plonge ma tête sous l’eau tiède, lance un sourire narquois au contrôleur. Je jette un œil récurent sur mon tatouage, je me demande quel pourrait être mon daemon. Dans le téléphone, la voix enrouée du jeune camé est une voix monotone, le bubble’bubble d’une douille qui se tire vient ponctuer la conversation sans couleur. Quelques rires de gamins sortent encore de nos ventres. Plus grand chose au fond.

Retrouvé, le silence de la chambre inhospitalière. Retrouvée la belle-mère, les discours, la morale et l’ennuie. Le chaton se fait la malle, je compte les jours.

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité