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[ Elle imagine que le monde existe. ]
22 octobre 2007

Capitaine, guerre en vue.

Caiptaine

Astiquez vos revolvers. Sortez couverts.

Aiguisez vos sabres et vos épées, tuez en paix.

Des coups de poing dans le ventre, des lames invisibles qui se cognent dans le silence. Ici comme ailleurs, la guerre froide a commencé son oeuvre. A grand coup de silence et d'ignorance, d'un peuple qui se décompose dans la plus grande insouciance. Les morts ont le sourire, pour eux la guerre, c'est terminé.

Je fais partie des deserteurs, de ceux qui parfois préfèrent se coucher de bonne heure, se reveiller de bonne humeur. Je suis de ces cadavres qui jettent enfin les armes, de ces fantomes neutres qui regardent et sifflotent. On promène nos chaos en laisse, on construit nos barreaux d'ivresse. Les histoires de sandwich et le rôle du jambon, et les jeux du ni oui, ni non, bon. Je me fous pas mal de l'essentiel, ça n'a jamais été ça la vie. Du temps d'avant, on se parlait toujours de rien, tous ensemble là comme ça, de prés ou même de loin, l'essentiel on s'en foutait, on avait toujours quelque chose à se raconter. Non, on attendait pas que ça soit important pour parler. Les flots de conneries? Et bien oui, ça commence à manquer. Mais je suis deserteur, rouleur à l'heure, guerre froide ou paix trop chaude, oh, peu importe. Tu sais moi je demande rien, dis moi un mot je sourierais, j'ai juste besoin de sentir le monde exister. Gagnée par la neutralité.

Des petites choses se construisent, comme une compensation, au sein de l'atelier peinturluré du sol au plafond. Des habitudes naissantes, des petits mots sur du papier, des Bon putain, on va prendre un café? Des fous rires étouffés, des malins plaisirs à detester le monde entier, à râler. Un peu seules contres tous, c'est vrai, mais je finis par apprecier. Un p'tit crème, comme d'habitude? Des phrases récurentes qu'on se plait à connaitre. Hé, on se fume un pétard? Des coups de folies, de séchage intensif, des droles de chinois et des p'tites putes exaspérantes, de quoi occuper la journée. Dessiner des théières, des portraits, des drôles d'objets, des bars et des cafés, de la main droite, de la main gauche, des trucs beaux, des trucs moches. -On y va? -On fume une clope?

Les jours passent, le notre approche. Cache toi sous ta casquette, Gavroche. Les jours passent, loin d'être moches.

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Commentaires
O
Fichtre, c'que c'est beau. Ton imagination semble pousser un peu plus loin les limites de la monotonie, j'aime ton air sournois et ta plume farouche. C'est du bon!<br /> Allez, là, j'avoue, je me prends trop de talent dans la gueule, allez hop, c'en est trop pour ce soir, merci pour ce détour inattendu aux portes de ton repaire de pirate. <br /> Bien à toi,
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