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[ Elle imagine que le monde existe. ]
25 mars 2007

Contre-Addiction.

Kill_me_if_you_can

Le mecanisme complexe du temps qui passe me laisse parfois perplexe. L'alcool que nous consommons tous, chaque samedi soir, partout, dans chaque maison de chaque ville de chaque pays en compagnie de chaque jeunesse, perd parfois tout son gout, et au bout du dixième verre, la vodka tant convoitée se change en eau. A cette instant, les têtes ont quitté les épaules, les rires se font plus vrais et plus forts, les départs se font discrets. Et c'est discretement que je suis partie.

En silence j'ai fais mes adieux, pour voir ce que ça donnait. Regarder intensemment chacun d'eux, se dire qu'ils sont la meilleure chose qui puisse exister, et se mettre en condition de départ. Sans que personne n'en sache rien.

Derrière le rideau noir hier, on a serré ma main si fort que je me suis demandé s'il était possible que mon sang sorte de mes veines et que ma peau se fissure. Les mots sont sortis trop vite et je me suis rendu compte à quel point il avait raison : Une fois que c'est terminé, on a qu'une envie, c'est de recommencer. Et je n'ai pas pu me retenir de le prendre dans mes bras, cet enfoiré de belge.

Et alors voilà. Le groupe part en miette, les choses se déchirent et se trouent. Quelque chose vient de se terminer, ici, ailleurs, partout, sans qu'on sache exactement quoi. Alors en attendant, on boit du thé pomme canelle, celui qui vient de loin, celui qui a les cheveux blonds. On feint d'ignorer le dimanche et ça finit par fonctionner. Envie de savoir décapsuler une biere avec mes omoplates, et de me faire appeler Rimbaud.
On mène une vie sans sucre depuis que la carte bleue a tourné le dos, et il faudra bien faire avec. Ca sera bien plus amer quand j'aurais plus l'ecuyère.

Peut-être que quelqu'un a vomit dans le coca. Peut-être que les gens ont fondu en larmes, j'ai pas vu, j'étais parti. Mais je suis là. Entre le sommeil et le reveil, là ou l'homme aux cheveux rouges me prend par la main et feint de ne pas me connaitre. Je lui souris vaguement, et je me repose contre son corps invisible. Je ne passe pas aux avoeux avec lui, et personne ne passe aux avoeux avec moi, car tout est sous-entendu et que je suis forcé de faire comme si ça suffisait. Simplement, il faudrait des litres et des litres de vodka, je crois, avant que quelqu'un daigne m'expliquer quelque chose. Alors, je vais me la mettre derrière l'oreille, et je la fumerais plus tard, n'est-ce pas.

Brune et Coline sont reparti à l'autre bout de la France, de l'autre côté de la chance. La pertinence avec laquelle elles me parlent et la sagesse avec laquelle elles comprennent tout me font parfois penser que tout ça n'est pas normal pour leur âge. Et c'est Coline qui me console du haut de ses quatre ans, en me disant que l'on se reverra, lorsqu'il fera assez beau pour qu'elle puisse courir toute nue dans le jardin. Alors je ferme ma gueule. Je l'embrasse sur le nez comme j'ai toujours fais, et elle s'en va. Et Brune promet de savoir dessiner les theières la prochaine fois. Et je me dis que non, je n'ai pas envie, que ces deux là grandissent, je n'ai pas envie, qu'elles changent en mon absence.

Mes parents se comportent comme des adolescents et mes demies-soeurs parlent avec la sagesse d'un vieillard. Moi dans tout ça j'ai perdu mon âge. Moi dans tout ça je fais le ménage.

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