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[ Elle imagine que le monde existe. ]
17 juillet 2007

Dam de Pique.

se_depasser_pour

Amsterdam.

Son soleil et sa pluie, ses banlieues desertes et futuristes, ses coffe'shop parfumés, ses poules et ses canards. Amsterdam.
Monter sa tente sous la flotte, râler, dire "Hé, on est à Amsterdam", sourire, fumer le premier. Ecrire des jolies phrases sur chaque feuille, acheter des trucs marrants. Fumer le sixième. Se perdre en bagnolle dans la capitale du vélo, faire cuir des pates dans une vieille gamelle avec un réchaud qui par définition ne marche pas. Fumer le douzième. Raconter des histoires sans queue ni tête, et rire à s'en crever la gorge. Boire du lait, encore du lait, toujours du lait, parce que Weed and Milk. Manger des fraises à la chantilly, prendre le soleil, regarder passer les péniches et se demander dans laquelle on pourrait vivre. Fumer le vingtième.  Trainer les pieds sur le marché, voler face au vent sur un vélo hollandais, traverser les fleuves. Ecrire un peu, chercher à comprendre, se perdre un peu. Dans le brouillard ambiant qui nous mène hors du temps, se demander. Perdre notion d'hier, d'aujourd'hui, de demain. Sourire et s'en foutre, oublier le reste. Fumer le suivant. Envoyer valser un peu le réel, jeter le cerveau par la fenêtre, quelques temps. Et fuimer le suivant.
Il y avait un message de Spriçigo sur le répondeur, quand je suis rentré. Un message plein de bruits, une voix par-dessus la sienne dit : "Ici Paris Saint Lazare, terminus de ce train", et la sienne dit "Bonjour, je viens de rentrer à Paris et..", et moi je jubile.
Gizmo a appelé. Destabilisant et imprévu, mes doigts on laché la tasse de thé qui est allé s'éclater sur le lino. Une tasse rouge en moins. Marquer une pause interminable, puis répondre enfin, en colère à tendance triste. Alors je dis qu'il agisse, et qu'il sorte de là, qu'il fasse un truc comme dans les films. Mais il ne bouge pas, ancré dans son silence. Je me dis qu'il fait bien noir dans sa tête, je me dis que c'est injuste, je me dis qu'ils ont gagné. Ils l'ont eu. Eux, les autres. Il dit que notre histoire est pas crédible, et que nos rêves sont en carton. Mais il n'y a plus d'histoires, plus de rêve, parce qu'ils l'ont eu. Il demande c'est comment, d'être grand? Et je dis que c'est triste, parce que ça l'est. Je lui parle vaguement de cheval blanc dans un souffle desesperé, et je raccroche au nez de sa lethargie.

A des années lumière, de tout ce qu'on voulait faire, des années sans lumière c'est tout ce qu'on a pu faire.

Le temps passe, je met des petits dessins dans une boite en fer, pour Elle. Je pense à toutes les bagues moches du monde, je me demande quand et comment je trouverais la bonne. J'ai envie de relire A la croisée des mondes. Demain, j'irais au cinéma avec Raël. Dans quelques jours, je me ferais tatouer par l'aiguille tant redoutée du Grand Romeow, bientôt je croiserais Spriçigo presque par hasard et ça sera la classe. Bientot je la reverrais Elle.. En attendant je consacre du temps à Mille-Pourpre, j'esquisse les traits d'une nouvelle tribu. J'ai sorti du pot de nutella le petit sachet si bien caché,et j'ai mis le compteur à zéro : Je fume le premier.

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Commentaires
N
Je t'amène la Croisée des Mondes si je te vois mercredi.
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