Lait Menthe.
J'engloutis des choses qui n'ont rien d'appetissant mais qui prennent dans ma bouche, un gout et une consistance que je trouve interessante. Des nouilles chinoises, et du Lait Menthe. Je ne sais pas si j'aime, mais j'en avale quotidiennement de grandes quantités.
Je ne vais pas mal. Je crois même que je vais bien. Pourtant j'ai l'impression d'oublier. Aujourd'hui, sur le gateau qu'il n'y a pas eu, c'est une bougie de plus qu'on aurait ajouté. Aujourd'hui, jais renversé volontairement mon seau d'eau javelisé au milieu de la salle de réunion. Simplement pour attirer l'attention de Y. J'ai bu deux litres et demi de Lait Menthe. Je ne sais toujours pas si j'aime.
J'ai eu des cadeaux. Les plus beaux du monde. Ils se comptent sur les doigts d'une demie main, deux dessins, et une chanson. Et c'est je crois, tout ce dont j'avais besoin.
J'ai la certitude d'aller beaucoup mieux d'ici quatre jours. Ca ne change rien au présent, mais au moins c'est une certitude.
J'ai vu les evangelistes chanter, prier, pleurer de bonheur. J'aurais voulu avoir un de ces gros fusils, qui font du bruit et qui ne ratent pas leur cible. J'aurais voulu les reveiller, j'aurais voulu ne pas pleurer. Des mains salies par leurs croyances m'ont touché partout. J'ai planté mes ongles dans sa paume, j'ai crié, je suis partie. Et Coline, sans trop savoir pourquoi, m'a imité. J'ai presque réussi, à tout gâcher. Venge toi, venge toi, venge toi. Madame sourit toujours, Madame est une femme comblée. Madame me crache dessus en silence.
Les cigales chantent dans ma fourmilière. J'attends que le monde s'arrète à Minuit moins dix. Je cherche à me souvenir comment ça fait, d'être bien pour rien. J'y parviens.