Partout ailleurs.

29 août 2007

Voilà, c'est fini. Je n'ai pas dis au revoir aux anges. J'ai simplement rendu mes clés, rendu ma blouse et mon balais. Certains ont compris, d'autres non. J'ai vu des sourires improbables. J'ai vu des gens ramper, d'autres baver. J'ai vu des zombies sortir de leur coma, j'ai vu des gens manger leurs excréments. J'ai vu de l'intelligence ravagée, et des sourires édentés. J'ai entendus des hurlements qui n'avaient plus rien d'humain, j'ai vu des peaux rongées par la crasse, j'ai serré des mains sans muscles, j'ai écouté des discours sans queue ni tête. Et voilà que, c'est fini.

J'ai remis mes bijoux en toc, je me suis décoiffé. Je me suis mise à réfléchir à l'Aprés, pour la première fois. A ce que j'allais faire, et quand j'allais le faire. J'ai enfin posé le fardeau de leurs secrets, j'ai enfin posé la lourde valise de leur pathologie. J'ai repris mon souffle. J'ai fixé des dates. Pour lui, pour elle, pour moi. J'ai repris le crayon, pour le plus grand plaisir de Brune et de Coline. Je leur ai raconté enfin, de nouvelles histoires, et elles ont rit de ce rire de gorge qui leur est propre, ce rire qui guérit tous mes maux. J'ai écouté enfin avec attention les mots du Fou, trois petits points. Je l'ai laissé parler à Milo aprés toutes ces années, et lui n'a pas scillé. J'ai écris des pages colorées à mon reflet, j'ai fais des gribouilles à son nom puisqu'il n'y a qu'elle, qui me donne envie de vraiment, reprendre le crayon. Même si à ce niveau là, j'ai l'impression de devoir recommencer du début, de ne plus savoir faire ne serait-ce qu'un trait. J'ai fais des listes de ce que je voulais faire, et de ce que je ne pourrais pas faire. J'ai envie de peindre, sur une toile immense en écoutant Nosfell. J'ai envie de orange et de noir. J'ai vu ce film, qui m'a chatouillé le ventre, qui a reveillé la fleur. J'ai pensé à Keeps, à ce qu'elle me manquait, à ce qui lui manquait. J'ai arreté de fumer des joints ternes et sans vie. J'ai recommencé à écrire des petites phrases sur mes feuilles longues. Je lutte un peu contre la dependance, je donne dans le vent des coups d'épée en bois, celle que m'a faite mon papa. Et c'est depuis ce matin que vraiment, je peux dire que Ca va, sans que mon sourire ne sonne trop faux.

Je pense toujours à eux, je ne m'arreterais pas d'y penser. Et ils me manquent, et parfois la nuit, je me reveillerais encore en sursaut, parce que j'aurais peur, parce que je m'inquieterais. Parfois encore, j'ai envie d'aller voir, verifier que Madame D. mange bien, qu'elle reprenne des couleurs. Verifier que Mr A. diminue son traitement, ne pas le laisser devenir ce zombie insupportable à voir. Verifier qu'on donne bien à Madame M. ses 2 litres de grenadine quotidien. Oui, j'aurais toujours envie d'être sur. Mais ma place est ailleurs à présent. Partout ailleurs. Point.

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