Le bordel et la paix.
Prendre le temps finalement, par les cornes ou par les aiguilles. Accepter les mains qu’on me tend, et sourire en topant dedans. Parce que je n’ai ni faim, ni froid, et que tout ça, ça passera. Personne le dit aussi bien que moi, ça fait chier et pourtant c’est là. Et pourtant qu’est-ce que ça fait chier. Mais rien n’arrête un peuple qui sourit, n’est-ce pas ? Bon.
C’est pas toujours facile. Mais Mille-Pourpre est fatigué par mon indifférence, alors on fait la paix. Et pour ce faire, on fait la guerre. Milo me tend l’épée en bois dans un sourire, je tourne la tête face au vent, le Capitaine Johnny Jama découpe une ombre noire dans l’horizon orange, son sourire et son flingue scintillent, mon sourire à moi demande « Pourquoi ? », le sien répond : « Pour le plaisir !», Milo me prend la main, et on fonce dans le tas, sous le soleil couchant. Je fais ma première nuit d’une traite, enfin. Ici, au milieu des bastons en plastiques, je bave sur l’oreiller, je dors comme un bébé, guerrier.