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[ Elle imagine que le monde existe. ]
3 septembre 2007

On en revient toujours là. La vie active, la

le_monde_est_violent_avec_les_reveurs

On en revient toujours là. La vie active, la société, le protocole, les conventions. Je n'y arrive pas. J'aimerais, vraiment. J'adorerais. Ne jamais être en retard, savoir exactement ou je mets les pieds, avoir un petit cartable avec une place pour chaque chose, et chaque chose à sa place. Ne jamais rien perdre, ne jamais rien chercher. Ranger mes papiers dans des chemises cartonnées, triées par couleur. Je me dis qu'un jour je le ferais, et que tout sera plus simple. Je me dis qu'un jour, il y aura du sucre dans le sucrier, et pas des vieux crayons cassés. Chez le paternel, personne n'angoisse, on cherche on trouve, on range, on trie. Mais ici, c'est different. Et puis il fait froid, tellement froid dans cette baraque. Tellement vide.

Ma vie dans les cartons murmure quand je passe à côté d'elle. De rage j'aimerais crier, que c'est ma vie, qu'elle va encore servir, et que personne n'a le droit de l'enfermer là, sous des couches de poussière.

Kenya m'a donné des pastels. J'ai rencontré l'enfant Sauvage, ses petits gestes, tout ce surréalisme qui flotte autours de ses cheveux, tout ce sans queue ni tête qui parfois vous entète, sa voix fluette qui dit des choses grandes sans en avoir l'air. Attendrie par ce qu'elle était, je suis repartie avec un vrai sourire, de ceux de la decouverte, le gout du chocolat chaud dans la bouche. Pourquoi est-ce que ce matin me parait si loin. Il fait tellement froid, pourtant j'avais si chaud. Je veux faire partie des Révoltés de la couleur. Je veux changer le monde vous comprenez? Oui, j'arrète de chialer, et je m'y met. C'est ça.

Il ne faut jamais faire le bilan, parce qu'un bilan finit toujours pas être negatif. Contente toi d'avancer, de foncer tête baissée. Il dit ça et je le crois, je crois tout ce qu'il peut dire et je sais que j'ai raison. Il m'a donné des mots et de la musique, des images, des envies. Il dit, Le monde est violent avec les rêveurs. Choisis bien tes combats. Et moi, j'ai envie pour me venger, d'être violente avec le monde.

Le cadavre d'un tamagochi dans un sachet plastique. La main invisible sur mon épaule. L'ironie tragique de ce corps sédaté, sur le point de ramper, qui tente malgré tout de me tirer vers le haut, alors qu'elle est déjà si bas. Tout ça me tire un sourire tiède, sur lequel elle souffle lentement pour ne pas se bruler. Tout est tellement delicat.

Je marche sur la pointe des pieds.

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