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[ Elle imagine que le monde existe. ]
17 septembre 2007

Comme on tombe d'une chaise.

Ne_rien_casser

Sur le mur agonise un de ces gros moustiques qu'on appelle des Cousins, les pattes tordues dans de drôles d'angles, dernière vibration de la paire d'ailes aux allures plastifiées, bzz. Je me dis tiens, on dirait Raymond. Je souris, je fais couler du thé dans la tasse rouge.

C'est la boite rouge, le thé que je buvais à Feujtown. J'en ai eu envie cette nuit, je voulais celui là. J'ai trainé le Fou jusqu'au garage, j'ai fouillé de carton en carton, à droite, à gauche, voletant ici et là, je disais j'en veux une tasse, je disais c'est le thé de Feujtown tu comprends. Il a hoché la tête, il a mis la main au hasard dans un carton, et il a dit "Tiens. C'est pas ça, là?". Petite boite rouge et poussière. C'est presque trop facile, connard.

Quelques pas dans la nuit, une maison voisine à la mienne. Du son trop fort, des trainées de poudre blanches et bien droites s'allignent comme des icebergs sur l'océan bleu d'un boitier de CD qui crie "My Brain". Un étoile porte des lunettes de soleil. Un type s'appelle Flo, sans thé. Tous camés. Un autre ressemble à Marcellus Wallas. Ma main dans celle de l'enfant du trottoire, je regarde le triste balai des corps dépendants. Aprés tout, je m'en Fou.

Je prends mon temps, à la lueur d'une bougie éteinte je raconte Feujtown et tout ceux que j'aime, je dis le peuple de l'étoile, le thé, les histoires alcoolisées, je raconte. Mon réel à moi. Celui que j'ai abandonné l'espace de quelques jours, et il connait l'ampleur du sacrifice. Il connait puisqu'il le vit, lui aussi. Il raconte la Old School, le groupe, le frangin, tous ces gens, et cette ville qu'il n'a jamais quitté. Je ne lui dis pas que je le vois pleurer, puisque je sais. Ca ne veux rien dire, tout quitter, ça devient dur de se faire pardonner. Je lui parle d'Elle, il ne dit rien, il sait qu'il n'y changera rien, il sait qu'il n'assassinera pas, les étoiles dans mes yeux quand je parle de ça. Il ne dit rien, il se thé, attendant simplement que je change. De sujet. Ailleurs je manque à l'appel. Je n'ai jamais donné de réelle importance à ma présence, en cours j'ai jamais régularisé mes absences. Cette fois encore, j'aurais retourné des sourires en une fraction de seconde, sans même trop le savoir. J'offre à Maxime une theière psychédélique qui fait beaucoup de fumée, construites pas nos doigts de fous et nos envies froissées.

Le séjout s'est terminé, vitesse accelerée sur un train larmoyant qui démarre en grondant. Je cours il pleut j'éclate en rires et en gouttes de pluie. La chambre s'ennuie un peu, les douze bouteilles de coca vides s'alignent sur le mur. Quatre jour, douze bouteilles, je m'incline. Je retrouve les joies de l'impatience, du trépignement de pieds. Dans quelques jours sur la péniche, je partirais, faire un grand tour de terre sur un grand ver de terre. Bon, Marion m'offre une étoile, Jaques Martin est mort. J'ai encore une nouvelle theière, toute petite, magnifique. J'en veux des centaines, vous savez? Des centaines.

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Commentaires
P
Hé mais tu parles comme les gens de la ville rose, comme moi si ça continue comme ça.
P
Les temps changent Raymond, à présent on frissonne en été, on ne sait plus ce que c'est qu'avoir chaud en été. Je mange un pain au chocolat, tiens, une chocolatine.
R
Je me souviens particulierement d'une image. J'avais quatre ans et il faisait chaud. Il faisait chaud et j'avais les babines poissées de sucre. C'était l'été.<br /> <br /> *Ohlala, j'en suis tout moite.*<br /> <br /> C'était l'été et il faisait chaud. Il faisait chaud. C'était l'été. Il faisait chaud, et c'était l'été mais ce n'était pas grave. Parce que l'été c'était dans l'ordre des choses. C'était l'été comme ça aurait pu être l'hiver, le printemps ou l'automne. C'était l'été et c'était normal. Il faisait chaud.
R
Grumph. Un jour les cousins du monde entier se rebellerons pour botter vos petits postérieurs potelés. Et ce jour là vous rirez moins. Si vous n'êtes pas déja morts écrasés sous un boudoir. Que c'est sec les boudoirs.
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